Présidentielle américaine 2024 : Harris promet l'ouverture, Trump durcit le ton sur l'immigration


À moins d'un mois de l'élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024, la campagne s'intensifie entre Kamala Harris et Donald Trump. Alors que la candidate démocrate multiplie les gestes d'ouverture envers les républicains modérés, son adversaire républicain accentue sa rhétorique anti-immigration. Tour d'horizon des derniers développements de cette course à la Maison Blanche qui s'annonce serrée.



 Kamala Harris tend la main aux républicains modérés

La vice-présidente sortante et candidate démocrate Kamala Harris a conclu vendredi une tournée de trois jours dans l'ouest américain par un meeting à Scottsdale, dans l'Arizona. Elle y a poursuivi son offensive de séduction auprès des électeurs républicains réticents à soutenir Donald Trump.

Dans un geste fort d'ouverture, Harris a promis, en cas de victoire le 5 novembre, de nommer un ou une ministre issu(e) du parti républicain au sein de son administration. Elle s'est également engagée à créer à la Maison Blanche un conseil consultatif bipartisan, composé de démocrates et de républicains.

"J'aime les bonnes idées d'où qu'elles viennent !", a-t-elle lancé sous les applaudissements de ses partisans. Cette main tendue aux républicains modérés s'inscrit dans la stratégie de la candidate démocrate visant à rassembler au-delà de son camp, dans un pays profondément divisé.

L'Arizona, où se tenait ce meeting, fait partie des "swing states" cruciaux susceptibles de faire basculer l'élection. Harris y a notamment cherché à mobiliser l'électorat latino et amérindien, déterminant dans cet État frontalier du Mexique.


 Donald Trump durcit sa rhétorique anti-immigration

De son côté, Donald Trump a enchaîné deux meetings le même jour, à Aurora dans le Colorado puis à Reno dans le Nevada. Le candidat républicain y a martelé un discours focalisé sur l'immigration, l'un de ses thèmes de prédilection.

"Aujourd'hui, l'Amérique est connue dans le monde entier comme l'Amérique occupée", a-t-il lancé, promettant que le 5 novembre "sera le jour de la libération de l'Amérique". L'ancien président a réitéré ses attaques contre les migrants, accusés selon lui d'être responsables d'une hausse de la criminalité.

À Aurora, Trump a notamment affirmé que des "gangs criminels de migrants" avaient "pris le pouvoir" dans la ville. Une déclaration aussitôt démentie par le maire républicain local, Mike Coffman, qui a dénoncé une "exagération grossière".

Cette rhétorique musclée sur l'immigration vise à galvaniser la base électorale de Trump, tout en tentant de séduire les électeurs indépendants inquiets de la situation à la frontière mexicaine.


 Barack Obama mobilise pour Harris

L'ancien président Barack Obama est monté au créneau pour soutenir Kamala Harris, lors d'un meeting à Pittsburgh en Pennsylvanie. "Nous n'avons pas besoin de quatre années supplémentaires d'arrogance, de maladresses, de fanfaronnades et de divisions", a-t-il déclaré, visant explicitement Donald Trump sans le nommer.

Cette intervention d'Obama, toujours très populaire chez les démocrates, vise à mobiliser l'électorat progressiste et afro-américain en faveur de Harris. La Pennsylvanie, remportée de justesse par Trump en 2016 puis par Biden en 2020, s'annonce à nouveau comme un État-clé de l'élection.


 Une campagne qui s'annonce serrée

À moins d'un mois du scrutin, les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude. Un récent sondage du Pew Research Center révèle que 74% des Américains pensent que Donald Trump ne reconnaîtra pas sa défaite en cas de victoire de Kamala Harris.

Cette incertitude sur l'issue du scrutin se reflète également dans les paris en ligne, récemment autorisés aux États-Unis pour les élections. Sur la plateforme Kalshi, plus de 6,3 millions de dollars ont déjà été misés sur le duel Harris-Trump en quelques jours.

La campagne s'intensifie dans les États-clés susceptibles de faire basculer l'élection. Ce week-end, Donald Trump poursuit sa tournée dans l'Ouest, avec des étapes en Californie et en Arizona. De son côté, Kamala Harris se rend en Caroline du Nord, dans le sud-est du pays.


 Les enjeux de l'élection

Au-delà des personnalités des candidats, cette élection cristallise des visions radicalement opposées pour l'avenir des États-Unis :

- Sur l'immigration, Trump promet une politique de fermeté accrue, tandis que Harris défend une approche plus humaniste.

- En matière économique, le républicain met l'accent sur le protectionnisme, quand la démocrate prône l'ouverture commerciale.

- Concernant le changement climatique, Harris en fait une priorité alors que Trump reste climatosceptique.

- Sur les questions de société (avortement, droits LGBT+), les positions des deux camps sont aux antipodes.

L'issue du scrutin aura également des conséquences majeures sur la scène internationale, notamment concernant le soutien américain à l'Ukraine ou les relations avec la Chine.


 Une campagne sous haute tension

Cette campagne se déroule dans un climat de forte polarisation politique. Les déclarations incendiaires de Donald Trump sur une prétendue "fraude électorale" en 2020 continuent d'alimenter la défiance d'une partie de l'électorat républicain envers le processus démocratique.

Dans ce contexte tendu, les autorités redoutent d'éventuels troubles le jour du scrutin. Des mesures de sécurité renforcées sont prévues dans de nombreux bureaux de vote à travers le pays.

L'enjeu pour Kamala Harris et Donald Trump sera de mobiliser leurs bases respectives tout en convainquant les indécis dans les États-clés. Avec des marges aussi étroites, chaque voix comptera le 5 novembre prochain.

Cette élection s'annonce donc comme l'une des plus serrées et des plus suivies de l'histoire récente des États-Unis. Elle pourrait marquer un tournant décisif pour la première puissance mondiale, à l'heure où celle-ci fait face à de nombreux défis tant intérieurs qu'extérieurs.

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