Washington tente d'apaiser Netanyahou sur le Liban


La situation au Proche-Orient continue de s'envenimer, avec une extension du conflit au Liban et une escalade des tensions entre Israël et l'Iran. Face à cette détérioration rapide, les États-Unis tentent de calmer le jeu et de dissuader Israël d'une offensive majeure au Liban. Voici un point complet sur les derniers développements de cette crise régionale qui menace de s'étendre.


La situation au Proche-Orient continue de s'envenimer, avec une extension du conflit au Liban et une escalade des tensions entre Israël et l'Iran.

Washington met en garde Israël contre une offensive au Liban

Mercredi, les États-Unis ont lancé un avertissement clair à Israël concernant toute offensive d'envergure au Liban. Washington a mis en garde Tel-Aviv contre une opération qui "ressemblerait" à ce qui s'est passé dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. Cette mise en garde intervient alors que l'armée israélienne a promis de combattre "sans répit" le Hezbollah libanais.

La veille, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait averti que le Liban pourrait subir les mêmes "destructions et souffrances" que Gaza. Il avait également appelé les Libanais à "libérer leur pays" du Hezbollah, mouvement islamiste allié de l'Iran. Ces déclarations belliqueuses ont visiblement inquiété l'administration Biden, soucieuse d'éviter une extension majeure du conflit.


Un entretien téléphonique Biden-Netanyahou pour apaiser les tensions

Dans ce contexte tendu, le président américain Joe Biden s'est entretenu mercredi par téléphone avec Benyamin Netanyahou. Cet appel, le premier depuis près de deux mois entre les deux dirigeants aux relations tendues, visait notamment à évoquer le projet israélien de frapper l'Iran en représailles à l'attaque de missiles lancée par Téhéran le 1er octobre.

Selon le compte-rendu publié par la Maison Blanche, Joe Biden a demandé à Benyamin Netanyahou de "réduire au maximum l'impact sur les civils" au Liban, en particulier à Beyrouth. Le président américain a néanmoins réaffirmé "le droit d'Israël à protéger ses citoyens du Hezbollah". Un exercice d'équilibriste diplomatique visant à tempérer les ardeurs israéliennes tout en maintenant le soutien américain.


L'Iran dans le viseur d'Israël

Au-delà du Liban, c'est bien l'Iran qui est dans le collimateur d'Israël. Tel-Aviv accuse Téhéran de soutenir activement le Hamas et le Hezbollah, deux mouvements considérés comme terroristes par Israël et plusieurs pays occidentaux. L'attaque de missiles iraniens du 1er octobre, en représailles à une frappe israélienne contre le consulat iranien à Damas, a encore exacerbé les tensions.

Israël envisagerait désormais de frapper directement l'Iran, une option qui inquiète au plus haut point Washington. Une telle escalade pourrait en effet embraser toute la région et impliquer d'autres acteurs comme la Russie, alliée de Téhéran. Les États-Unis tentent donc de dissuader Israël d'une action militaire directe contre l'Iran, tout en maintenant la pression diplomatique sur le régime des mollahs.


Le Liban, nouveau front du conflit ?

Depuis plusieurs semaines, les accrochages se multiplient à la frontière libano-israélienne entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Israël a récemment annoncé élargir son offensive terrestre contre le mouvement chiite dans le sud du Liban. Une escalade qui fait craindre l'ouverture d'un nouveau front majeur, alors que la guerre à Gaza se poursuit sans répit depuis plus de 6 mois.

Le Liban, déjà fragilisé par une grave crise économique et politique, redoute d'être entraîné dans un conflit de grande ampleur. Les menaces de Netanyahou évoquant des destructions similaires à celles subies par Gaza ont suscité l'inquiétude de la population libanaise. Le gouvernement de Beyrouth tente de maintenir un équilibre précaire, pris en étau entre le Hezbollah et la pression israélienne.


Une situation humanitaire catastrophique à Gaza

Pendant ce temps, la situation humanitaire dans la bande de Gaza reste dramatique. Après plus de 6 mois d'offensive israélienne, le territoire palestinien est dévasté et la population au bord de la famine. Les organisations internationales alertent sur le risque d'une catastrophe humanitaire sans précédent si un cessez-le-feu n'est pas rapidement mis en place.

Malgré les appels répétés de la communauté internationale, Israël poursuit son opération militaire, affirmant vouloir éradiquer le Hamas. Le bilan humain ne cesse de s'alourdir, avec des milliers de victimes civiles palestiniennes. Une situation qui accroît les tensions régionales et complique les efforts diplomatiques pour une désescalade.


Vers une extension régionale du conflit ?

L'implication croissante du Liban et les menaces d'une confrontation directe entre Israël et l'Iran font planer le spectre d'une extension régionale du conflit. Les États-Unis, principal allié d'Israël, tentent de jouer les médiateurs pour éviter un embrasement généralisé aux conséquences imprévisibles.

La communauté internationale reste divisée sur la marche à suivre. Si l'Union européenne appelle à une désescalade immédiate, la Russie et la Chine accusent les Occidentaux de partialité en faveur d'Israël. Le Conseil de sécurité de l'ONU peine à trouver un consensus, paralysé par les divergences entre ses membres permanents.

Dans ce contexte explosif, la moindre étincelle pourrait déclencher un conflit régional majeur aux ramifications internationales. La diplomatie est plus que jamais mise à l'épreuve pour tenter de désamorcer cette poudrière du Proche-Orient. L'avenir dira si les efforts de Washington pour tempérer les ardeurs israéliennes porteront leurs fruits, ou si la région sombrera dans un chaos encore plus profond.

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